Aller au contenu principal
C2VN_Yeter_essai 2

Yéter Kara, 1er prix du jury MT180 2024 en région

Doctorante en biologie santé, mais aussi championne de taekwondo ou encore lauréate de concours d’éloquence, c’est une personne multifacette qui a décidé de se lancer dans l’aventure MT180 ! Chaque facette a eu son importance dans ce concours dont Yéter Kara, doctorante au Centre de Recherche en Cardiovasculaire et Nutrition (AMU/Inserm/INRAE), est ressortie 1er prix du jury de la finale régionale.

Temps de lecture : 4 minutes

Le purpura thrombocytopénique thrombotique, une maladie rare et encore très peu étudiée

Après une licence en neurosciences à Aix-Marseille Université, Yéter intègre le master Biologie-Santé de la faculté de sciences médicales et paramédicales pour se concentrer sur les pathologies humaines. C’est lors de son stage M2 qu’elle découvre pour la première fois la pathologie qui deviendra son sujet de thèse : le purpura thrombocytopénique thrombotique (PTT), une maladie rare et encore très peu étudiée. Le PTT est un trouble grave dans lequel des petits caillots de sang se forment dans tout le corps, ce qui obstrue le flux de sang vers les organes vitaux tels que le cerveau, le cœur et les reins. Les symptômes sont liés à l'endroit où se forment les caillots de sang.

Ces caillots de sang sont dus à l’accumulation d’un agent responsable de la coagulation : le facteur de von Willebrand. Celui-ci est habituellement coupé de façon régulière par des sortes de ciseaux pour en éviter l’accumulation : une enzyme appelée ADAMTS13. Les patients atteints de PTT ont cette enzyme inactive, ce qui entraîne des caillots. Les patients font souvent des AVC ou des infarctus, sans prise charge immédiate à l’hôpital. 

A l’heure actuelle, l’origine des crises est inconnue. L’objectif de Yéter : comprendre la pathologie et surtout essayer d’empêcher les crises ou de tout du moins trouver un traitement. Pour cela, elle a une idée : étudier AhR, un facteur de transcription fortement conservé entre espèces, donc observable chez la souris par exemple. Il a déjà été montré qu’AhR joue un rôle protecteur contre le paludisme. Le point commun des deux maladies ? Les patients développent des anémies suite à la destruction de leurs globules rouges. Le fer ainsi libéré active AhR qui y réagit comme à un polluant environnemental. 

Un mot d’ordre de l’autodérision et l’envie de défendre une cause

Le cheminement de sa pensée face à ses observations, c’est justement tout le sujet de ses trois minutes de passage sur scène. Une présentation hautement théâtrale tout en jeu de personnalités : Yéter la scientifique, mais aussi sa conscience face à l’expérimentation animale, ou encore l’envie de, pourquoi pas, remporter un prix Nobel dans le cadre d’une découverte révolutionnaire ! Pourtant, ce n’est pas par les cours de théâtre qu’est passé Yéter, mais par les concours d’éloquence. Des concours entamés dès le lycée avec pour mot d’ordre de l’autodérision et l’envie de défendre une cause. Slam, poésie, pathos… Au fil des concours, elle se prend au jeu d’être sous les feux de la rampe. Il est donc tout naturel pour elle de tenter l’aventure MT180 lors de sa thèse après avoir suivi de loin le concours depuis ses années de licence.

Avoir un mental de gagnant

Dès le premier jour de formation, l’ambition de Yéter est claire : elle est là pour gagner ! Une « déformation professionnelle » de ses années de taekwondo, où il est interdit d’entrer en combat avec un mental de perdant. Sa formule pour réussir ? Travailler en repoussant constamment ses limites et se forcer à sortir de sa zone de confort. Preuve en est l’évolution de sa prestation au cours de ses soixante heures de répétitions, dont une grande partie avec Alexandra Bessenay, également candidate. D’une première proposition de slam sur du Jul, à l’ajout de plus de fond, elle décide de s’en remettre à ses expériences d’éloquence avec un retour à l’autodérision et à la dénonciation. C’est ainsi que la prestation de Yéter met en lumière des thématiques rarement abordés par les doctorants dans ce contexte : les questionnements sur l’expérimentation animale ou encore l’évocation des échecs rencontrés sur le chemin des découvertes. Des choix qui auront séduit le jury, mais aussi le public en salle lors de la finale régionale le 23 février puisqu’elle a remporté le premier prix et le prix du public ! 

Nous vous invitons à (re)découvrir sa prestation en vidéo ci-dessous avant la demi-finale nationale du 29 mars 2024 à Paris ! 

Aix-Marseille Université suit les directives de la CNIL

La plateforme qui diffuse ce contenu conditionne sa lecture au dépôt de traceurs afin de vous proposer des publi cités ciblées en fonction de votre navigation.

En cliquant sur 'J'autorise', les traceurs seront déposés et vous pourrez visionner ce contenu.

J'autorise