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Campus

Désimperméabiliser les campus universitaires

L'imperméabilisation croissante des sols a de nombreuses conséquences sur le cycle de l'eau, mais aussi sur la qualité de vie. Alain Sandoz, chercheur en aménagement du paysage, nous explique pourquoi le projet de désimperméabilisation des campus universitaires est essentiel.

Temps de lecture : 3 minutes

Fanny Trifilieff : Quel est l’intérêt de la désimperméabilisation ?

Alain Sandoz : Les sites de Saint-Charles et Saint-Jérôme sont très urbanisés et bétonnés. Le peu de sols perméables, surtout sur le site de Saint-Charles, et d’espaces verts, empêche l’infiltration des eaux de pluie, qui sont donc évacuées par le réseau unitaire et donc vers les égouts. Lors des épisodes de forte pluie, il existe un risque de saturation des réseaux mais aussi d’inondation à l’aval des sites. Désimperméabiliser les sols permettrait une meilleure gestion des eaux pluviales car celles-ci pourraient s’infiltrer directement dans le sol et vers les nappes phréatiques. Cela pourrait également entrainer deux types de bénéfices sur les campus permettant d’améliorer le cadre de vie : le développement de la biodiversité grâce à l’augmentation des surfaces végétalisées, et la création d’ilots de fraicheur par la diminution de l’albédo de surface*, par moins de surfaces enrobées, par l’ombrage des végétaux mais aussi par l’évapotranspiration** de ces végétaux qui contribuent également à diminuer la température de surface.

espace aménagé sur le campus de Saint-Charles.
Campus Saint Charles - Crédit : Eléa Ropiot – Aix-Marseille Université

F.T : Quel rôle joue la communauté universitaire dans ce projet ?

A.S : Lancée depuis janvier 2021, jusqu’en juin 2022, cette étude de faisabilité bénéficie de 187 000 euros d’aides de la part de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse dans le cadre de son « Plan de rebond ». Il s’agit d’une étude pluridisciplinaire de recherche appliquée avec un volet pédagogique qui a pour but de proposer des aménagements spécifiques et d’élaborer des protocoles de suivi scientifiques. Cette étude permettra également de quantifier les gains attendus en matière d’infiltration d’eau, de biodiversité, de fraicheur et de qualité de vie. L’implication de la communauté universitaire est forte avec à la fois des enseignants-chercheurs, des enseignants, des responsables administratifs et des étudiants. Cette étude réunit une équipe de chercheurs en hydrogéologie, biologie végétale et animale, biodiversité urbaine, chimie, sociologie, géographie… mais aussi ingénieur d’étude et architecte paysagiste.  Les étudiants sont également mis à contribution, notamment ceux en licence professionnelle en aménagement du paysage.

F.T : Quelles sont les perspectives futures ?

A.S : Saint-Charles et Saint-Jérôme sont des sites pilotes. Le développement de solutions spécifiques en milieu méditerranéen permettrait à l’avenir de développer des projets similaires dans d’autres espaces urbains et péri-urbains. Si elle se réalise suite à cette étude de faisabilité, ce sera une opération emblématique pour la transition écologique sur le territoire régional. Les recherches menées permettront de proposer des solutions basées sur des compétences et des savoir-faire développés dans le cadre du projet et transférables vers un public de professionnels en poste, notamment dans les collectivités territoriales. À terme, un diplôme universitaire pourrait voir le jour afin de former les aménageurs et futurs aménageurs. Les premiers résultats sont attendus pour la fin de l’année 2021. 

Contact à ajouter
Nom
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Sandoz
Prénom
Alain
Fonction
Fonction
Directeur du département pluridisciplinaire à la Faculté des Sciences / Chercheur au Laboratoire Chimie Environnement (AMU/CNRS)