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Grandes villes américaines : fabriques d’inégalités professionnelles ?

Les grandes villes américaines connaissent une augmentation plus rapide de la part des emplois hautement qualifiés et des emplois faiblement qualifiés. Pour les économistes Fabio Cerina, Elisa Dienesch, Alessio Moro et Michelle Rendall, ce phénomène peut s’expliquer par des chocs de technologie qui favorisent la productivité des travailleurs les plus qualifiés. Incités à augmenter leur temps de travail, ces travailleurs qualifiés vont augmenter leur consommation de services à la personne pour effectuer leurs tâches domestiques, alimentant ainsi la demande pour des emplois à faible qualification. 

Temps de lecture : 3 minutes

Il est 21 h, vous sortez de votre bureau situé dans le quartier d’affaires de New York, vous demandez à la baby-sitter de réceptionner un colis Amazon avant que vous n’arriviez, puis vous commandez un  bò bún qui sera livré pile à l’heure pour votre retour au domicile. Bien que fictif, ce récit décrit un scénario de plus en plus commun dans les grandes métropoles urbaines que les économistes Fabio Cerina, Elisa Dienesch, Alessio Moro et Michelle Rendall appellent « polarisation spatiale des emplois ». Dans les grandes villes américaines, plus qu’ailleurs, là où les avancées technologiques sont plus rapides, on trouve de plus en plus de profils de travailleurs hautement qualifiés, mais aussi une augmentation considérable de « petits boulots », effectués par des travailleurs faiblement qualifiés.

À propos

Dialogues économiques est une revue numérique de diffusion des connaissances éditée par Aix-Marseille School of Economics (AMU, CNRS, EHESS, Centrale Méditerranée) Passerelle entre recherche académique et société, Dialogues économiques donne les clefs du raisonnement économique à tous les citoyens. Des articles sont publiés tous les quinze jours.

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Le progrès technique, générateur d’inégalités ?

La polarisation des emplois fait écho à deux phénomènes : le déclin des « classes moyennes » et la montée des inégalités extrêmes. Sur le marché du travail, on observe une distribution des compétences, autrement dit un spectre représentant la répartition des emplois par niveau de qualification, allant des moins qualifiés ou plus qualifiés. Le marché se polarise lorsqu’il y a une augmentation simultanée de la proportion des travailleurs très qualifiés (managers, ingénieurs, professions intellectuelles) et de la proportion des travailleurs très peu qualifiés (employés dans les services à la personne), au détriment des emplois moyennement qualifiés (techniciens, professions intermédiaires ou administratives…). 

Mais quelles sont les sources de ce phénomène ? La recherche en économie s’est d’abord concentrée sur la destruction des emplois moyennement qualifiés, principalement liés au secteur industriel, et très généralement associés à des tâches routinières. La première explication fournie est donc naturellement basée sur l’automatisation des tâches, autrement dit la substitution du travail routinier par du capital.

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Dienesch
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Elisa
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Auteur scientifique, Aix-Marseille Université, Sciences Po Aix, AMSE
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Vinchon
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Timothée
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Journaliste scientifique