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#FDS2023 : Chercheurs de l'extrême au CEREGE

Qu’est-ce qu’un chercheur, sa vie, son quotidien ? Qu’est ce qui rend sa recherche qualitative ? Ce qui fait la différence ? Dans le cadre de son village des sciences de l’Arbois, le 12 octobre à l’occasion de la Fête de la Science 2023, le Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement (AMU/CNRS/IRD/INRAE/Collège de France) vous propose de répondre à ces questions sous l’angle du thème donné cette année : le sport !

Temps de lecture : 4 minutes

Être chercheur, c’est aussi être explorateur

La recherche est habituellement représentée en blouse, entre éprouvettes, analyses et réflexions studieuses. Une image bien lointaine des représentations d’explorateur au physique entrainé. Pourtant, souvent, le chercheur n’étudie pas ce qui est à portée. Pour atteindre l’inaccessible, il se prépare à des conditions de vie extrêmes, s’entraine pour affronter les exigences d’un environnement qui n’est pas le sien et met à rude épreuve son physique et son mental pour atteindre des objectifs à la hauteur des ambitions de la science.

Il troque sa blouse pour l’équipement hyper-technique de l’explorateur, celui-là même lui permettant de gravir des sommets, s’acclimater à des températures hors normes, descendre dans les entrailles de la terre, ou encore défier les éléments d’eau, de feu, de terre et d’air.

En géoscience de l’environnement, les multiples défis bien présents nécessitent d’être préparés. Les acteurs de la recherche au CEREGE en témoignent.

Des conditions environnementales et physiques parfois hors normes

Julie LOSEN, Doctorante équipe Terre & Planètes au CEREGE

Quels sports ? Trek, rando, escalade lors des missions de terrain, en milieu isolé

 

« J’ai fait beaucoup de sport étant jeune, GRS, fitness, danse voltige… Cela m’a appris l’équilibre, la coordination de mouvements et forgé le mental nécessaire pour atteindre des objectifs. C’est un atout dans ma vie de tous les jours autant au labo que sur le terrain pour la manipulation d’instruments et l’échantillonnage, comme par exemple lors de l’étude des glissements de terrain au Kirghizstan. Accéder à des zones isolées, creuser des tranchées à la pelle de plusieurs mètres de long et de profondeur, briser de la roche au marteau, porter des charges lourdes sur de longues distances en mission de terrain, isolé ou non… Autant d’activités physiquement éprouvantes contribuant grandement au succès de nos recherches. »

 

Photo de Julie Losen qui réalise un échantillonage de roche lors de l’étude des glissements de terrain au Kirghizstan
Julie Losen en mission © Vincent Rinterknecht

Crédit : Vincent Rinterknecht

Vincent JOMELLI, Directeur de Recherche équipe Climat

Quels sports ? Trek, rando, escalade lors des missions de terrain, en milieu isolé

« Géomorphologue, j’étudie l’évolution des glaciers sur le temps long et le comportement des avalanches de neige. Toutes mes missions sont réalisées en montagne (Alpes, Andes, Himalaya, Groenland, Antarctique, Caucase etc).

J’ai fait beaucoup d’escrime étant jeune à un niveau international. Ce sport étant exclusivement de compétition, cela m’a sans doute aidé à passer le concours CNRS, car je n’ai jamais été bon élève. La montagne étant un sport de famille, après le Bac, j’ai dédié une année sabbatique à la pratique de l’escalade. D’un niveau correct j’ai été entraineur dans un club ce qui m’a permis de financer et donc de poursuivre mes études universitaires étant d’un milieu modeste.

Aujourd’hui, toutes mes missions sont réalisées en milieu isolé et parfois en haute altitude (> 6000 m). En itinérant, sous tente, nous séjournons longtemps en altitude et portons quotidiennement des charges lourdes. Pour accéder à certains sites d’études, la pratique de l’alpinisme (progression en paroi ou sur glacier) est obligatoire. Le sport est donc ici au cœur de la réussite de la mission sur le terrain. Le métier de chercheur est plutôt sédentaire en dehors des missions, il est donc nécessaire pour sa propre sécurité d’être en forme en pratiquant très régulièrement cette activité pendant l’année. Ceci permet d’avoir une « marge » dans la gestion de l’effort et du stress lié aux risques en montagne (foudre, avalanche, chute, mal des montagnes etc.) et de maintenir une bonne cohésion de groupe même dans des conditions difficiles. La pratique régulière de l’escalade m’a aussi permis d’être opiniâtre malgré les difficultés, de ne pas douter de certains choix, même si la réussite n’est pas immédiatement au rendez-vous. »

 

Vincent Jomelli en mission dans un canoë devant la banquise
Vincent Jomelli en mission © V.Jomelli

Crédit : Vincent Jomelli

Découvrez bien davantage de portraits réalisés pour la Fête de la Science, ainsi que les reportages photos, directement sur le site du CEREGE.