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Un observatoire pour étudier les récits du travail

L’Observatoire Européen des Récits du Travail (OBERT) a été inauguré en 2018, sous l'impulsion du laboratoire Centre Aixois d’Études Romanes (CAER) et du Centre Gilles Gaston Granger (AMU/CNRS), en association avec plusieurs chercheuses et chercheurs de différents laboratoires de la Maison de la Recherche d’Aix-en-Provence. L’ambition première de l’OBERT est de mettre sur pied un espace de recherche collectif, axé sur une analyse pluridisciplinaire et interdisciplinaire du travail contemporain. Le cœur de cette analyse se concentre autour d'un objet d'étude clé : le récit.

Temps de lecture : 4 minutes

Au cours des quarante dernières années, le travail a connu de profondes transformations : les changements technologiques, le passage au numérique, l’automatisation des processus industriels et agricoles… Cela a eu pour conséquence des taux de chômage élevés, particulièrement dans les pays du sud de l’Europe, et une reconfiguration globale du rapport de l’homme au travail. Ces changements sont aussi d’ordre anthropologique, avec des approches au travail constamment renouvelées de la part des acteurs. De telles évolutions sont devenues un objet d’étude en constante expansion pour les sciences humaines et sociales, et ce, quelles que soient les disciplines.

Pourquoi étudier les récits du travail ?

Ce terrain d’étude des Labour narratives, soit « récits du travail », est encore peu reconnu, malgré le fait qu’il concerne tout le monde. Le but de l’OBERT est de rendre ce champ d’étude reconnaissable. Par « récits du travail » sont désignés les différentes formes, stratégies, moyens et médias que les individus et les communautés utilisent pour exprimer, raconter et partager leurs expériences, perceptions et visions du travail. Ces récits peuvent prendre diverses formes, allant des témoignages oraux aux écrits, en passant par les créations audiovisuelles, offrant ainsi une riche palette de perspectives sur la manière dont le travail est perçu, vécu et interprété à travers divers contextes culturels et temporels. En identifiant ces récits, on se rend compte que ceux-ci sont analysables par plusieurs prismes : littérature, sociologie, politique, économie… L’idée étant de donner à chaque chercheur l’opportunité d’accéder aux récits et de les étudier depuis son propre champ disciplinaire, tout en créant une démarche discursive qui soit interdisciplinaire et internationale.

C’est avec ce but en tête que l’Observatoire a été créé, afin qu’il devienne un lieu où les différents profils de recherche se croisent autour de thématiques communes. De nombreuses personnes s’intéressent déjà à la question des récits du travail, mais de façon isolée. À travers l’OBERT se forme un réseau de scientifiques qui contribuent ensemble à la création d’un savoir autour de ces récits particuliers.

Comment ça fonctionne ?

L’Observatoire est un lieu de soutien aux projets scientifiques portés par les chercheurs. Lorsque la thématique à étudier est choisie, par exemple « Femmes, genre et travail » qui est en cours, cela se passe en plusieurs étapes. Tout d’abord, la rencontre entre chercheurs pour échanger et établir la problématique, le choix du traitement, effectuer des recherches bibliographiques, des débats autour de l’approche méthodologiques et d’autres discussions pour jeter les bases d’une recherche collective. Ensuite, un appel à communications est lancé auprès de la communauté pour trouver différents formats et points de vue. Grâce aux propositions envoyées par les chercheurs, l’OBERT organise des journées d’études et des séminaires qui permettent d’alimenter le débat et d’échanger autour de la thématique. Ces événements sont ouverts à tous, et retransmis en ligne.

Ces journées d’études et cycle de séminaires mettent en lumière la production scientifique des différents contributeurs. L’ambition est que celle-ci soit pérennisée sous forme de publications ou de livre, afin d’enrichir le champ d’études des récits du travail. Ce cycle se répète sur différentes thématiques, qui peuvent aboutir à la publication de livres tels que Représentions artistiques du travail des femmes à paraître prochainement.

À l’avenir, l’OBERT souhaiterait également être en position de réussir à répondre aux appels à projets grâce au fruit des travaux de recherche menés en son sein.

Les récits du travail : une infinie de possibilités

Bien que l’Observatoire soit dit « européen », par sa localisation géographique, ce sont l’ensemble des récits de travail internationaux qui peuvent y être étudiés. Lorsque l’on s’y penche, on se rend compte qu’il existe une infinité de types de récits du travail : dans la littérature, mais aussi dans la photographie, les séries, l’art… Soit l’ensemble de la production culturelle.

L’un des rôles des sciences humaines est de chercher et de mettre en lumière des récits alternatifs pour contrebalancer le récit majoritaire. L’Observatoire sert à accompagner davantage de chercheurs dans cette quête et cette mise en circulation de discours alternatifs au sujet du travail et de ses dérivés. Le but est double : comprendre ce qu’il s’est passé avant, et en même temps valoriser l’alternative pour permettre le changement.

 

Découvrez le site de l'Observatoire Européen des Récits du Travail (OBERT)
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Baghetti
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Carlo
Fonction
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Chercheur contractuel au Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail (AMU/CNRS)
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Bellia
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Erica
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Junior Research Fellow, Churchill College Cambridge – à partir de Janvier 2024
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ORCID - eb692[at]cam.ac.uk