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Santé publique : le Nutri-Score dans les pubs serait bénéfique

Pour la première fois, une étude réalisée par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs de l’Institut Méditerranéen des Sciences de l’Information et de la Communication d’Aix-Marseille (AMU/Université de Toulon) et de l’Université Sorbonne Paris Nord, composée de spécialistes du champ de la communication, de la nutrition, de l’épidémiologie et de santé publique, met en évidence qu’afficher le Nutri-Score des produits alimentaires dans les publicités conduirait les consommateurs à choisir des aliments plus favorables à leur santé.

Temps de lecture : 4 minutes

Ce qu’il faut retenir :

  • La publicité pour les aliments riches en sucre, en graisses ou en sel incite les consommateurs à les acheter et à les consommer, favorisant le risque d'obésité et de maladies chroniques. Lutter contre les effets néfastes des publicités pour des aliments de qualité nutritionnelle défavorable est un objectif de santé publique reconnu.
  • Une équipe pluridisciplinaire, dirigée par un chercheur de l’Institut Méditerranéen des Sciences de l’Information et de la Communication d’Aix-Marseille, a mené un travail sur l’impact de l’affichage du Nutri-Score lors de publicités sur le choix des aliments achetés et consommés.
  • Cette étude a révélé qu’afficher le Nutri-Score dans les publicités conduirait à choisir des meilleurs aliments pour la santé. Une réglementation rendant obligatoire l’affichage du Nutri-Score dans ce type de publicités pourrait donc constituer une mesure de santé publique efficace pour lutter contre l’épidémie d’obésité et les maladies chroniques liées à la nutrition chez les adultes et les enfants.
     

Les publicités pour les produits alimentaires dans le viseur de la santé publique

La publicité pour les aliments riches en sucre, en graisses ou en sel incite les consommateurs à les acheter et à les consommer, favorisant le risque d'obésité et de maladies chroniques. Lutter contre les effets néfastes des publicités pour des aliments de qualité nutritionnelle défavorable est un objectif de santé publique reconnu. Dans ce cadre, des chercheurs d’Aix-Marseille Université et de l’Université Sorbonne Paris Nord se sont interrogés sur l’impact de l’affichage du Nutri-Score lors de publicités sur le choix des aliments achetés et consommés. Ce travail s’annonce essentiel au moment même où l’Union européenne s’interroge sur le fait d’imposer le Nutri-Score sur les emballages et les publicités à travers l’Europe entière. 

Examiner la perception des produits et l’intention de consommation

Leur recherche s’appuie sur un essai contrôlé randomisé portant sur 27 085 participants issus de la cohorte NutriNet-Santé, répartis par tirage au sort dans trois groupes. Les participants du premier groupe de sujets ont été exposés à des publicités pour des aliments aux qualités nutritionnelles contrastées et appartenant à neuf catégories alimentaires différentes (céréales, boissons, petit-déjeuner, barres, biscuits, collations salées, charcuterie, plats cuisinés et desserts) dans lesquelles le Nutri-Score était affiché. Le deuxième groupe a été exposé aux mêmes publicités, mais sans affichage du Nutri-Score. Dans le troisième groupe, les participants n’étaient pas exposés aux publicités (groupe témoin). Tous les participants devaient répondre à un questionnaire sur Internet concernant leurs perceptions de l’ensemble des produits et leurs intentions de les acheter et de les consommer.

L’affichage du Nutri-Score provoque trois résultats

Trois grands résultats ont été reconnus lorsque le Nutri-Score est affiché dans les messages publicitaires (par rapport à l’absence d’affichage du Nutri-Score). 
Tout d’abord, les perceptions des aliments étaient meilleures pour ceux classés Nutri-Score A ou B (de qualité nutritionnelle les plus favorables) avec des intentions plus fortes de les acheter et de les consommer. Lorsque les produits affichaient un Nutri-Score D ou E, c’est-à-dire de qualité nutritionnelle plus défavorable, les perceptions étaient, au contraire, moins bonnes avec de moindres intentions d’achats et de consommation. Enfin, il n’y avait pas ou peu d’effet sur les perceptions et intentions d’achat et de consommation pour les aliments de qualité nutritionnelle intermédiaire (Nutri-Score C).

Afficher le Nutri-Score dans les pubs conduirait à choisir de meilleurs aliments pour la santé

« Cette recherche est la première à mettre en évidence que l'affichage du Nutri-Score dans les messages publicitaires aiderait véritablement les consommateurs à orienter leurs choix vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle, plus favorable à la santé. Une réglementation rendant obligatoire l’affichage du Nutri-Score dans les publicités alimentaires pourrait donc constituer une mesure de santé publique efficace pour lutter contre l’épidémie d’obésité et les maladies chroniques liées à la nutrition chez les adultes et les enfants. Cette mesure pourrait parfaitement venir en complément d’une autre mesure recommandée par une multitude d’organismes de santé publique : l’interdiction de diffuser des publicités pour les produits alimentaires de Nutri-Score D et E ciblant les enfants la journée » indique le Pr Didier Courbet, premier auteur de la publication.  

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Professeur de Sciences de l’Information et de la Communication, Chercheur à l’Institut Méditerranéen des Sciences de l’Information et de la Communication d’Aix-Marseille (AMU/Université de Toulon)